Fribourg, la ville verte...

La ville de Fribourg (200 000 habitants) est située au sud ouest de l'Allemagne, dans la région du Baden Wurttenberg, au pied de la forêt noire. Cette région est particulièrement attractive de par son climat et son activité économique florissante. Aujourd'hui ville symbole du développement durable, la conscience écologique des Fribourgeois s'est construite petit à petit depuis les années 1970. En effet, à cette période, un projet de centrale nucléaire a éte mis à l'étude dans la région, parallèlement au projet alsacien de Fessenheim de l'autre côté du Rhin. Mais dès le départ, des voix se sont élevées contre ce projet parmi les viticulteurs de la région, ayant fait alliance avec les universitaires de Fribourg. La catastrophe de Tchernobyl en 1986 a achevé d'enterrer ce projet et a permis de faire naître une réflexion sur les alternatives à l'énergie nucléaire. A partir de là, dès le milieu des années 1980 et suite à une pression démographique et immobilière grandissante, des discussions se sont engagées entre les écologistes et la ville de Fribourg sur le thème de l'aménagement urbain.

Une zone de 78 hectares (le quartier Rieselfeld) a été dégagée par la ville pour la construction de logements, à la condition qu'ils respectent la norme basse consommation d'énergie et une mixité sociale. Le choix a en outre été fait de conserver aux abords du quartier une vaste zone de réserve naturelle. Les travaux ont débuté en 1995 et le quartier Rieselfeld compte aujourd'hui 8 000 habitants sur les 12 000 prévus.
Parallèlement, en 1992, suite à l'evacuation de la garnison francaise de la caserne Vauban au sud ouest de la ville, des groupes de citoyens se sont créés pour réfléchir à la réhabilitation de ce quartier. Cette dynamique collective, portée par des militants écologistes, a abouti à un quartier modèle en matière de développement durable : le quartier Vauban.

Les habitations de ce quartier répondent toutes aux normes basse consommation ( inférieur à 70 kwh par m2 par an),
voire pour certains à celles d'une maison passive (inférieur à 15 kwh par m2 par an) ou même d'une maison à énergie positive. Pour information, la consommation moyenne d'une maison dite normale est d'environ 200 kwh par m2 par an. Selon les promoteurs du quartier Vauban, le passage d'une maison normale à une maison basse consommation n'est pas difficile à réaliser. En effet, une bonne isolation permet une forte réduction de la consommation d'énergie dans une maison, d'autant plus importante si elle se combine avec une utilisation réfléchie de l'énergie. De plus, tout le quartier (6 000 habitants sur 35 ha) est alimenté en chauffage par une chaudière collective à copeaux de bois. Certains aménagements peuvent également contribuer à plus d'efficacité énergétique : des escaliers extérieurs (donc non chauffés) pour accéder aux logements des étages supérieurs, un ascenseur pour deux immeubles, avec une passerelle...L'utilisation d'énergies renouvelables (solaire) et le choix de matériaux sains (bois), s'ils ne sont pas obligatoires, sont tout de même très répandus dans le quartier, preuve de l'engagement écologiste des habitants. Cette démarche a été poussée à son paroxysme dans le quartier solaire tout proche où les toits des maisons ont été remplacés par des panneaux photovoltaiques permettant d'arriver à une production d'énergie supérieure à la consommation.

Par ailleurs, l'utilisation de la voiture a été interdite dans la moitié du quartier Vauban, dégageant ainsi de nouveaux espaces de jeux pour les enfants. Un nouveau mode de circulation s'est instauré, avec l'utilisation du vélo et du tramway. Enfin l'harmonie visuelle du quartier n'est en rien gâchée par la liberté architecturale laissée aux habitants. La dimension sociale a également été très présente dans la réflexion sur l'aménagement du quartier. Les immeubles à taille humaine, quatre étages maximum, ont été préférés aux maisons individuelles et aux grandes tours. De nombreux terrains de jeux ont été aménagés pour les enfants.

La mixité intergénérationnelle a été organisée dans certains immeubles, afin de tisser des liens entre plus jeunes et plus âgés tout en respectant les modes de vie liés à chaque âge. Ainsi, un pavillon de fête a été construit en annexe d'un immeuble pour permettre à ses habitants de recevoir leurs amis sans gêner les voisins. De même, un appartement reservé aux visiteurs permet aux personnes âgées d'accueillir à tour de rôle leurs enfants et petits enfants. En bref, l'atmosphère qui se dégage du quartier Vauban est des plus plaisantes, et la dynamique collective qui fut à l'origine de sa construction se ressent encore aujourd'hui.

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