12 janvier 2010

Les parapluies d'Alger

Sésame, ouvre-toi! Sitôt dit, sitôt fait! Les portes de l'Algérie se sont ouvertes en (presque) moins de temps qu'il ne faut pour le dire: deux jours d'attente à Tunis seulement et notre visa nous attendait au consulat... Il faut dire que la famille de Stéphanie nous avait bien aidé dans nos démarches, merci à eux.

Et les premières images de l'Algérie qui se sont offertes à nous sont celles de la région montagneuse et verdoyante de la côte Est du pays, contrastant avec l'idée que l'on peut se faire d'une Algérie désertique. Toute la bande côtière du pays est en effet bien arrosée l'hiver, ce qui en fait une zone propice à l'agriculture: oranges, clémentines (celles du père Clément!), olives, mais aussi blé et élevage ovin. Nous filons rapidement vers Alger (seulement deux semaines de visa, ça passe très vite!) où nous attend Rabah, le cousin de Stéphanie. Il nous conduit au quartier de “bateau cassé”, notre QG à Alger, à travers les bouchons qui paralysent quotidiennement la ville. Il se trouve que la capitale est totalement dépassée par l'augmentation du nombre de voiture en circulation, et les infrastructures routières sont saturées. Le gouvernement a donc décidé de durcir les conditions d'obtention des crédits-auto pour freiner ce phénomène mais il semble que le mal soit déjà fait... Espérons que l'extension en cours du réseau de tramway contribuera à améliorer cette situation. Outre le trafic, les constructions immobilières connaissent aussi un énorme boom en périphérie de la capitale. Bref, Alger est une ville qui bouge!!
Malgré tout, les fronts de mer du centre ville demeurent fidèles au surnom légendaire de la ville: Alger la Blanche.

Et quoi de mieux pour observer les quartiers populaires de Bab-el-Oued que de prendre un peu de hauteur en grimpant jusqu'à Notre-Dame d'Afrique! Seul bémol pour nous, cette excursion s'est faite sous la pluie. Quand on vous disait que la côte algérienne est arrosée en hiver...
Notre séjour à la capitale nous a également permis de mieux connaître les Algériens, des gens parfois rudes qui ont connu un passé récent plutôt tumultueux: guerre d'indépendance, montée de l'islamisme et guerre civile des années 90, plusieurs catastrophes naturelles ces dix dernières années... Bref, les conditions de vie de certains Algérois et Algériens s'en ressentent encore aujourd'hui. D'ailleurs, le pays est également touché par la récente crise économique qui a fait baisser les prix des hydrocarbures, principales recettes extérieures pour l'Algérie.
Puis l'heure du réveillon de la Saint Sylvestre est arrivée, et c'est en tête à tête et aux chandelles que nous avons savouré ce moment. Et devinez ce que nous nous sommes mutuellement souhaité? Bonne année, bonne santé, et encore plein de rencontres dans l'année! D'ailleurs, ça a bien commencé puisqu'à peine arrivés à Oran quelques jours plus tard, nous avons fait la connaissance de Rémy et Aurélia, deux Français qui ont eu cette idée follement intéressante de passer des vacances en Algérie.

En leur compagnie nous avons découvert la jolie ville d'Oran, avec ses immeubles à l'architecture très française, ses petits marchés nocturnes et son fort de Santa-Cruz sur les hauteurs. De là, encore une vue imprenable....

Un passage par la ville voisine de Tlemcen nous a permis d'acquérir nos billets de bateau pour la forteresse Europe (contre monnaie sonnante et trébuchante!)... Pour ceux qui n'auraient pas tout compris de notre itinéraire, il faut savoir que la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc est fermée depuis quelques années, en raison d'un conflit territorial qui oppose les deux pays. Le seul moyen de franchir cette frontière est de prendre l'avion, c'est pourquoi nous avons choisi de contourner l'obstacle en remontant vers l'Espagne avant de redescendre vers le Maroc. Qui est l'imbécile qui a inventé les frontières ?...
Notre dernière nuit en Algérie a également été synonyme de rencontre, moins plaisante celle-là, dans notre chambre d'hôtel d'un soir : une armée de cafards, sans leur fanfare (Ours comprendra...). Dommage de terminer notre séjour algérien sur cette fausse note, mais ce n'est pas ce que nous retiendrons le plus de la terre d'origine de grands hommes tels qu'Albert Camus, Yves Saint Laurent..... ou Zizou (on était obligé de la faire celle là, son portrait y est à tout les coins de rues!). One, two, three, Viva Algérie !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire