Les aventuriers de Séville !

Changement de pays, changement de continent et changement de décor ! Nous voici de retour, momentanémant, en Europe, après plusieurs mois passés au Moyen-Orient puis en Afrique du Nord. C’est par le port d’Almeria que nous avons amorcé ce retour au vieux continent. Almeria, ville mondialement connue pour ses champs de plastiques (on veut bien sur parler des étendues gigantesques de serres alimentant nos supermarchés de tomates au mois de janvier) est néanmoins une ville sympathique, qui nous a offert un premier contact avec un mode de vie à l’européenne : une organisation plus cadrée (plus personne ne traverse hors des passages piétons !), une gastronomie basée sur la charcuterie et le fromage (quel plaisir retrouvé !), des prix beaucoup plus élevés (aïe, aïe, aïe...) mais aussi une météo hivernale ! Nous avons en effet redécouvert le froid, la pluie, et même la neige ! Une seule journée durant notre séjour en Andalousie aura été particulièrement ensoleillée et printanière, et c’est justement cette journée que nous avions choisi pour visiter la première centrale solaire à concentration d’Europe.
Bon, n’exagérons pas, le temps nous a quand même permis de nous remettre un peu à la rando, d’autant que nous avons retrouvé des données cartographiques fiables nous permettant de nous aventurer dans les campagnes andalouses, au milieu des oliviers...

L’Andalousie c’est aussi des villes animées, grandes ou petits villages, des rues piétonnes, de nombreuses places, des bars sympas, des tapas et ...des heures de repas décalées ! Vraiment la vie à l’andalouse est des plus agréables, même en hiver. La région est bien entendu caractérisée par une très forte influence arabe et musulmane sur l’architecture et la culture (n’oublions pas que les Maures y ont séjourné un moment...). Mais aujourd’hui, le catholicisme a bien repris les rênes, aucun doute là dessus !

Après une petite étape de montagne dans les Alpujarras, où l’on a même dû acheter des gants et des bonnets à cause de la neige, nous avons découvert la majestueuse Grenade... Autant vous le dire tout de suite, nous avons été littéralement séduits par cette ville, pleine de couleurs, d’influences culturelles diverses. Il y règne une ambiance conviviale, étudiante, qui n’a pas été sans nous rappeler nos années rennaises ! Et puis bien sûr, la ville est surplombée par le mystérieux palais de l’Alhambra, haut lieu touristique espagnol (7000 visiteurs par jour !!!) mais fascinante de par sa position géographique, son étendue et la beauté de ses patios et jardins.

En quittant Grenade, nous avons fait un petit tour au pays des olives, dans la région de Cabra, avant de monter vers Cordoue. Même si la ville reste mythique par le rôle qu’elle a pu jouer dans l’histoire, elle nous a semblé moins vivante que Grenade, et certains aménagements urbains y sont peu judicieux. Dommage... Si la ville souhaite remporter le statut de capitale européenne de la culture pour 2016, il reste des progrès à faire !
Autre incontournable en Andalousie : Séville, la capitale ! Nous lui avons trouvé des airs de « grande soeur » de Grenade. Ville plus importante mais tout aussi dynamique et cosmopolite. Il fait bon y flâner dans les petites ruelles du quartier de Santa Cruz (et de s’y perdre souvent !) autour de l’immense cathédrale. Le palais arabe de l’Alcazar qui lui fait face est une pure merveille, peut être encore plus beau que l’Alhambra, le cadre géographique en moins...

Tout près de Séville, nous avons également pu nous rendre compte de l’importance que porte la région aux énergies renouvelables en visitant la centrale thermosolaire de Sanlucar La Mayor.
Cela dit, cette stratégie énergétique manque, à notre goût, de cohérence... En effet, l’Espagne pratique une agriculture intensive et polluante : OGM, irrigation massive, serres d’Almeria et de Huelva... Nous avons d’ailleurs assisté en direct à ce paradoxe lors de notre visite à Sanlucar la Mayor : au dessus de nos têtes (et de nos casse-croûte au « jamón » !), un avion a multiplié les aller-retour pour épandre des engrais dans les champs situés au pied de la plateforme solaire !!!

De même, durant notre traversée de la région, et notamment dans les plaines entre Séville et Cordoue, nous avons pu observer des paysages agricoles dangereusement érodés par la déforestation et l’agriculture intensive... L’énergie la plus renouvelable qui soit demeure celle que l’on ne gaspille pas inutilement... ne l’oublions pas !
Avant de redescendre vers le Maroc, nous avons fait une halte, malheureusement très pluvieuse, dans la petite ville de Ronda, coupée en deux par un impressionnat ravin. Puis nous avons atteint notre dernière escale avant d’embarquer : Tarifa, La Mecque des kite-surfeurs (ça farte dans mon camtard !) mais aussi des éoliennes.
Dans quelques heures, nous serons de l’autre côté du détroit de Gibraltar pour un retour en Afrique. Short et lunettes de soleil redeviendront alors notre équipement de base, du moins nous l’espérons...