Un dromadaire en hiver...

Quand on vous dit Noël, vous pensez à quoi ? Sapin, dinde aux marrons, cadeaux, neige…non ? Et bien nous concernant, cette année nous avons décidé d’innover et de vous répondre : plage, palmiers, oliviers, couscous et harissa !! Car c’est bien en Tunisie que nous avons passé les Fêtes cette année, au pays des babouches et des dattes !
Bon certes, c’est aussi l’hiver ici, mais disons que le mois de décembre offre en Tunisie de belles journées ensoleillées et des températures plus que clémentes parfois.
Ce ne fut pourtant pas notre première impression de ce pays puisque notre arrivée à Tunis s’est faite à 5 heures du matin, dans un froid glacial….
Non, ce qui nous a d’abord marqué en arpentant la grande avenue Bourguiba, ce sont les enseignes francophones, les trottoirs bordés d’arbres et l’odeur du café qui commençait à sortir de certaines échoppes.
Puis peu à peu la ville s’est animée, les tramways (appelés ici Métro….) ont commencés à circuler et les terrasses se sont remplies. L’occasion pour nous d’échanger nos premières paroles avec des Tunisiens, toujours en français, et de découvrir leur gentillesse et leur amour de la France.

Car en effet, la Tunisie demeure très attachée à l’hexagone, certains Tunisois nous ayant même confié que leur pays pourrait être presque considéré comme un département français… N’exagérons rien, cette idée est surtout partagée par des personnes d’un certain âge ayant connu la période française et faisant partie des élites francophiles de ce pays.
Il n’empêche, la plupart des Tunisiens sont très au fait de la politique française, et vont même jusqu’à regretter le temps « grands hommes d’Etat » comme ils disent, incarnés par Chirac, Mitterrand ou encore Pompidou.
Nous ne répéterons pas ici ce qu’ils pensent de notre président actuel, de même que nous ne nous étendrons pas non plus sur la situation de la liberté de la presse en Tunisie ou encore la façon dont la famille de la femme du Président ben Ali a fait fortune ces dernières années. Non, parlons de choses plus positives, telles que l’audace de la Tunisie en matière de politique énergétique, dont nous avons pu avoir un aperçu lors du séminaire de lancement du « Plan Solaire Tunisien » le lendemain de notre arrivée. Vous imaginez le tableau, deux routards en vadrouille depuis plus de six mois assistant, en présence du Ministre de l’énergie tunisien, à ce séminaire dans un cadre plutôt luxueux, et que l’on fait passer pour deux journalistes venus de France ! Malgré une certaine gêne quant à notre dégaine, nous avons pu apprendre beaucoup lors de cette journée, et nous rendre compte de l’ambition de la Tunisie en matière d’énergies renouvelables, et particulièrement solaire.
Après cette entrée en matière triomphante, nous avons pris le temps de découvrir Tunis et ses environs, et avons fait la connaissance d’Ahmed et Samia qui ont eu la gentillesse de nous accueillir chez eux quelques jours. Nous retenons tout particulièrement la superbe médina de Tunis, avec ses jolies portes, et le petit village de Sidi Bou Saïd, à quelques kilomètres de la capitale, sur la côte. De quoi inspirer les plus grands poètes : André Gide ou encore Simone de Beauvoir sont tombés sous le charme de Sidi Bou Saïd bien avant nous.

Mais la Tunisie ne se résume pas à Tunis, et l'on pourrait même dire que le Sud du pays n’a rien à voir avec la région de la capitale. Déjà, le climat est nettement plus désertique, ensuite le Sud est plus pauvre et les infrastructures y sont moins développées, si l’on excepte bien sûr l’île de Djerba (que nous avons soigneusement choisi d’éviter !).
Enfin, conséquence du climat, les palmiers-dattiers règnent dans le Sud en maîtres, dans les nombreuses oasis que compte le désert tunisien. Le pays est d’ailleurs le premier producteur mondial en la matière.
C’est à Gabès que nous avons posé nos valises quelques jours, au cœur d’un gouvernorat (équivalent de nos régions) qui coopère depuis de nombreuses années avec le département des Côtes d’Armor, cher à Morgane. Nous avons pu y rencontrer le directeur de l’Agence régionale de l’Agence Nationale de la Maîtrise de l’Energie (ANME), M. Ben Amor, avec qui nous avons échangé sur la stratégie de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables dans le gouvernorat de Gabès. De beaux projets en perspective…
Puis nous sommes tranquillement remontés vers la capitale, non sans prendre le temps de découvrir la région de Sousse, troisième ville du pays. Un temps splendide ces derniers jours a redonné des couleurs à nos trombines, et notre moral pour la même occasion ! Nous avons découvert le petit port de Mahdia, encore très authentique, avec son étonnant cimetière marin qui s’étend sur toute la pointe du Cap Afrique.

Puis le jour du réveillon est arrivé, et avec lui ce sont deux amis vannetais qui sont venus à nous, Christophe et Julie. Quel plaisir de retrouver des copains en cette période de fêtes, que nous redoutions un peu il faut bien le dire…

Et nous nous sommes fait une joie de célébrer ces retrouvailles autour d’un couscous dans un bon restaurant, le tout en musique, s’il vous plaît ! Bref, de bons souvenirs pour la suite et du carburant (durable !) pour poursuivre notre route. De retour à Tunis, un autre défi nous attend : préparer l’étape en Algérie, et vous souhaiter de joyeuses fêtes à tous !