T'as voulu voir Pétra et on a vu Pétra ....

C'est par la capitale, Amman, que nous avons entamé notre découverte de la Jordanie. Ce pays, historiquement peuplé de Bédouins (peuple nomade du desert), occupe aujourd'hui une situation un peu à part au Moyen-Orient. Tout d'abord, c'est un pays plus riche que ses voisins de Syrie ou d'Egypte, et la vie y est donc beaucoup plus chère. De plus, la Jordanie se démarque par sa plus grande ouverture aux pays occidentaux, et à l'Israël toute proche: une ouverture touristique bien sûr, mais aussi et surtout commerciale et financière. Nous avons par exemple pu retrouver ici à tous les coins de rues des agences de notre "Orange" national, ou encore des chantiers bétonnés par le tricolore "Lafarge".... Si l'on ajoute à cela, les nombreux touristes français que l'on a pu y croiser (vacances de la Toussaint oblige), on peut dire que l'on n'a pas été trop dépaysés à notre arrivée en Jordanie!! La ville d'Amman offre peu d'intérêt, si ce n'est que cette capitale est relativement agréable à vivre et qu'elle constitue un bon point de chute pour visiter la région. En ce qui nous concerne, nous avons pu y fêter les 24 ans de Morgane, et cerise sur le gâteau (d'anniversaire bien sûr) nous y avons même dégoté un café/resto bio! Ce bistrot appartient en fait à la "Royal Society for the Conservation of Nature" (RSCN) qui, comme son nom l'indique, est une organisation créée par le roi Hussein et sa femme pour conserver l'héritage naturel du royaume de Jordanie. La RSCN, qui existe depuis 1966, a ainsi créé 6 zones naturelles protégées dans tout le pays afin d'y préserver la biodiversité animale et végétale. L'association travaille également au développement de l'éco-tourisme, qui constitue un débouché intéressant pour les productions locales (artisanales mais aussi alimentaires biologiques) dans les zones concernées. Cependant, ce dernier aspect du projet laisse quelque peu à désirer, comme nous avons pu le constater dans l'une de ces réserves, celle de Dana.

Le village de Dana, avec ses petites maisons en pierre en voie de réhabilitation, surplombe une magnifique vallée riche en espèces sauvages.

Depuis la création de la réserve, les touristes commencent à affluer au village, attirés par les nombreuses balades qu'offre ce terrain naturel. En plus du lieu d'accueil touristique appartenant à la RSCN, au demeurant excessivement cher pour des routards comme nous, deux hôtels ont ouvert leurs portes dans le village. Et c'est là que le bât blesse, car la démarche de ces établissements, et particulièrement celui que nous avions choisi, est très loin de l'objectif recherché par la société royale, à savoir l'implication et le maintien des populations locales rurales. Simple exemple concernant le personnel employé dans ces établissements : il s'agit de jeunes Philippines (on n'a bien sûr rien contre les Philippines...) arrivées au village dans des conditions pour le moins floues, et dont le petit salaire ne leur permet pas de rentrer au pays... Cela ne nous a pas empêché de nous en mettre plein la vue, et plein les chaussures!!!

Peut être faut il être patient et laisser à la RSCN un peu plus de temps pour asseoir son implantation et impliquer davantage les familles des villages.

A quelques dizaines de kilomètres de là, c'est l'incontournable Pétra qui nous attendait, ou plutôt que nous attendions de découvrir avec impatience. Et la belle ne nous a pas déçus, bien au contraire! Cette nouvelle merveille du monde est un endroit surprenant, à la fois par la beauté de ses vestiges nabatéens et par les couleurs somptueuses de ce site naturel.

Encore une fois, il faut le voir pour ressentir toute la magie de Pétra. D'ailleurs nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée! Mais contrairement à ce que nous redoutions, le grand nombre de touristes ne gâche en rien la beauté du site, tellement vaste qu'il est facile de s'extraire de la foule pour vadrouiller en dehors des sentiers battus.

Cela dit, mieux vaut faire attention à ce que l'on dit à Pétra car le Français y est roi! Il paraît que nous sommes les principaux visiteurs du site. Deux journées entières, pas trop chaudes qui plus est, nous ont permis de sillonner une grande partie du site et de nous remplir les yeux pour quelque temps....

Après quoi nous avons gagné les bords de la Mer Rouge et atteint la zone franche d'Aqaba.
Cette ville nichée au creux du golfe du même nom, est une importante cité balnéaire, offrant aux touristes de nombreuses plages (privées pour la plupart!) et des récifs coralliens très riches. Nous avons pu nous y reposer quelques jours en attendant notre visa pour l'Egypte.

Cette prochaine étape risque également de nous en mettre plein la vue... et plein les oreilles: on entend déjà Clo-Clo au loin.....