27 novembre 2009

Il y a ... Le Caire, le désert et la mer...

Ah, l'Egypte ! Un pays qui fait rêver depuis des siècles... Une civilisation extraordinaire... Des expéditions archéologiques passionnantes... Un fleuve magique... Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier tout ce que peut inspirer ce pays mystérieux. Sans vouloir casser ce mythe, revenons sur l'Egypte d'aujourd'hui, beaucoup moins fastueuse mais tout aussi intéressante ! Bien sûr, les traces de ce passé glorieux sont nombreuses et attirent chaque jour des milliers de touristes dans tout le pays : les pyramides de Gizeh, la vallée des rois à Louxor, le temple d'Abou Simbel, le musée égyptien du Caire... Pour notre part, nous n'avons pas effectué le circuit complet de tous ces sites (trop de visites tuent les visites, c'était notre devise !) mais nous ne sommes pas restés insensibles au mystère de la civilisation des pharaons. Cela dit, l'Egypte ne se résume pas à son passé pharaonique, car bien d'autres cultures s'y sont succédées et mélangées. Elle est aujourd'hui le plus peuplé des pays arabes, et l'Islam y occupe une place majeure. Les Musulmans sont ici majoritaires, mais une forte minorité Copte (ce sont les Chrétiens d'Egypte), 10% de la population, est encore présente dans le pays. La religion musulmane n'en demeure pas moins omniprésente, dans la rue, dans le métro, dans les foyers et bien sûr à la mosquée. Le son du muezzin et les versets du Coran retentissent jusque dans la gare ferroviaire du Caire, envahissant la vie quotidienne des Egyptiens et des étrangers de passage. Beaucoup d'hommes sont marqués sur le front du "zibiba" (grain de raisin sec en arabe), à force de toucher le sol de leur tête en priant... Les Chrétiens ne sont pas en reste devant cette montée de l'intégrisme religieux. Ce portrait que nous dressons là ne concerne bien sûr pas la majeure partie des Egyptiens, qui, s'ils sont très croyants, demeurent ouverts et tolérants. Mais cette montée des extrémismes religieux est bien réelle, entretenue par le grand dénuement dans lequel se trouve une grande partie de la population. En parlant de religion, c'est par un haut lieu sacré pour les trois grandes religions monothéistes que nous avons entamé notre découverte de l'Egypte : la péninsule du Sinaï. Un premier contact, comment dire..., nocturne, puisque notre ferry en provenance d'Aqaba a débarqué avec plus de trois heures de retard au port de Nuweiba, sur la Mer Rouge.


Nuweiba, comme sa voisine Dahab, se démarque très nettement du tourisme balnéaire de masse qui s'est développé à Charm Al Cheik. Là bas, des petites cahutes en paille sur la plage donnent au lieu des allures de paradis des "baba-cool"... Pas étonnant qu'on s'y soit sentis si bien ! Il est facile de se faire prendre au piège du flânage quotidien au bord de l'eau, un cocktail de fruits (sans alcool !) dans une main et un bouquin dans l'autre ! Mais nous avons résisté à la tentation, et n'avons pas tardé à nous lancer à la découverte du célèbre Mont Sinaï, à l'intérieur des terres. Changement de décor : les montagnes arides ont remplacé la mer turquoise (enfin Rouge, vous avez compris!). Changement aussi de températures, les nuits étant particulièrement fraîches à cette altitude (0°C ...ça change des 30°C auxquels on s'était habitués !).


Mus par une ferveur que vous nous connaissez tous (!!!), nous nous sommes lancés sur les traces de Moïse, accompagnés, et ce n'est pas une blague, par une cinquantaine d'Evangélistes français d'une communauté de gens du voyage! Une rencontre insolite, dont on se souviendra.

Puis la ville du Caire s'est offerte à nous, grouillante de monde, de voitures, de klaxons et, il faut bien le dire, de pollution. La capitale égyptienne, avec ses 25 millions d'habitants, est aujourd'hui débordée par son explosion démographique. La densité y est par endroits de 140 000 habitants au km2, avec ce que cela induit comme production de déchets, circulation automobile, pollution atmosphérique et sonore.

Bref, autant vous dire que notre première vision du Caire n'a pas été sensationnelle, malgré le bon accueil que nous y ont réservé Monsieur Robert et surtout Fred, qui nous a supporté durant trois semaines!

Malgré tout, la ville réserve de bonnes surprises à qui veut bien faire abstraction des désagréments sonores et olfactifs. Elle abrite avant tout le magnifique musée égyptien qui regorge de trésors archéologiques, parmi lesquels ceux retrouvés dans le tombeau de Toutankhamon par le célèbre Howard Carter en 1922. Egalement plusieurs momies, dont celle de Ramsès II, dans un état de conservation incroyable. Le vieux Caire islamique, avec ses ruelles enchevêtrées, ses épiciers, ses nombreuses mosquées, est un quartier plein de vie. Zamalek, une des îles du Caire sur le Nil, fut le quartier préféré des Occidentaux dans la première moitié du XXème siècle, et abrite encore aujourd'hui, de nombreuses ambassades, des librairies, restaurants et boutiques "chic". Le Caire, c'est aussi bien sûr le point de départ pour les pyramides, désormais englouties par la banlieue de la capitale, dans le quartier de Gizeh. C'est d'ailleurs surprenant de voir surgir, au milieu des rues embouteillées, ces trois formes triangulaires. Les pyramides de Gizeh (Khéops, Képhren et Mykérinos) sont toujours gardées par le mystérieux Sphinx qui, comme chacun le sait, doit à la maladresse et aux kilos superflus d'Obélix d'avoir perdu son nez... !


Pour être honnêtes, nous devons vous avouer que nous avons été un peu déçus par ces pyramides, que nous imaginions en plein désert, et peut être mieux conservées qu'elles ne le sont à l'heure actuelle. Il faut dire que l'explosion urbaine du Caire et la pollution qui l'accompagne, menacent aujourd'hui la préservation de ces merveilles du monde antique. Mais ne soyons pas trop sévères avec elles, elles sont tout de même le témoignage d'une grande civilisation, capable de mettre bout à bout plus de trois millions de pierres, pesant en moyenne 2,5 tonnes chacune. Chapeau bas aux architectes et aux quelques 100 000 personnes mobilisées sur ce gigantesque chantier! Les pyramides de Saqqara, un peu plus à l'écart de l'agitation cairote, et dans un état de conservation moindre, furent malgré tout les premières à avoir été construites. Nous y avons notamment apprécié de magnifiques gravures en hiéroglyphes, découvertes par Jean-Philippe Lauer dans plusieurs tombeaux.

Arrêtons là sur Le Caire, même s'il y aurait encore beaucoup à dire sur cette mégalopole. La deuxième ville du pays, Alexandrie, offre un tout autre visage, plus méditerranéen qu'oriental. Déjà, on y respire mieux ! Les embruns maritimes nous ont donné une bouffée d'oxygène bien venue. Là encore, la ville a perdu de sa splendeur d'antan.

Les traces de la présence passée de nombreux Européens (Français, Italiens, Grecs, Arméniens...) sont aujourd'hui visibles sur les façades des immeubles et sur les enseignes en langues diverses. La ville est toujours résolument tournée vers la mer, et nous avons pu y déguster de succulents poissons ! Enfin, avec sa nouvelle bibliothèque à l'architecture moderne et aux milliers d'ouvrages, Alexandrie tente de renouer avec son passé culturel prestigieux. En revanche, les fans de Claude François seront déçus, mais plus aucune trace du fameux phare d'Alexandrie... Quant aux sirènes, nous avons simplement pu entendre celles des centaines de voitures défilant dans les rues après la victoire de l'Egypte sur l'Algérie. Mais cela n'aura pas suffit car les Pharaons se sont fait battre quelques jours plus tard par les Fennecs, dans un climat plus que tendu ! Heureusement, le soir de cette rencontre à hauts risques, nous étions... dans le désert !


Une excursion de quelques jours depuis l'oasis de Bahariya à travers le désert noir puis le désert blanc, en passant par le cirque d'Agabat. Ca nous a changé du Caire bondé et bruyant ! Là bas, nous n'avions pour seuls compagnons que quelques renards du désert, et malgré tout, un peu de touristes !

Deux nuits dans le désert à la belle étoile, sous un ciel magnifique, des paysages étonnants, des éclats de quartz au milieu du sable, des champignons de calcaire, bref, la nature réserve encore de belles surprises...


Notre séjour en Egypte s'achève bientôt, et c'est un autre grand pays arabe, la Libye, que nous allons traverser, plus brièvement cette fois, notre visa ne nous autorisant qu'un passage de quelques jours. L'Egypte nous aura offert de bons moments, et malgré une roublardise à toute épreuve, les Egyptiens resteront dans notre mémoire comme des gens sympathiques...

3 commentaires:

  1. comme d'habitude, je suis transportée par votre récit et vos photos! c'est magnifique et dépaysant!!! on pense bien à vous, en cette fin d'année! on vous embrasse très fort! Mel B

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  2. MA-GNI-FI-QUE !!!!!!!!!!!!
    bonne fin d'année sous le soleil, on vous embrasse, G. et E.

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  3. Uu rayon de soleil de plus... Un grand merci pour ce voyage que vous partagez avec nous. Gros bisous à vous 2. Aurel

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