27 novembre 2009

Les enjeux de Copenhague

A l'heure du sommet mondial de Copenhague concernant la lutte contre le réchauffement climatique, nous avons choisi d'illustrer à notre manière les enjeux de ce sommet, en prenant pour exemple la situation de l'Egypte où nous nous trouvons.


En effet, l'un des principaux enjeux de Copenhague, selon nous, sera de prendre des mesures pour aider les pays en voie de développement (PED) à inscrire leur action dans la perspective d'une limitation de la production de Gaz à Effet de Serre (GES).

L'Egypte, qui a ratifié le protocole de Kyoto en 2005, dispose, dans la théorie, d'un plan national d'action pour l'environnement. Il faut dire que la situation environnementale de ce pays se dégrade de jour en jour. A commencer par la qualité de l'air.


La capitale égyptienne, qui compte aujourd'hui près de 25 millions d'habitants, connaît une densité humaine particulièrement élevée dans certains quartiers : 140 000 habitants au km2. Et par endroits, le taux de monoxyde de carbone est jusqu'à 50 fois supérieur à ce que les poumons peuvent normalement supporter. Cette situation alarmante est due pour un tiers à la vétusté du parc automobile, et pour deux tiers aux rejets provoquées par les industries lourdes.

Autre situation préoccupante, celle du Nil, le coeur de l'Egypte. Le plus grand fleuve d'Afrique fournit en effet, depuis des millénaires, l'eau nécessaire à la vie sous ce climat désertique: eau potable, irrigation..... Cependant les déchets industriels et agricoles (liés à l'utilisation de plus en plus massive de fertilisants chimiques et produits phytosanitaires) se déversent dans le Nil chaque jour.

Enfin, un des problèmes majeurs de ce pays et en particulier de sa capitale est l'accumulation grandissante de déchets à tous les coins de rues. Moins de 65 % de déchets produits en Egypte sont aujourd'hui collectés. Cette situation s'est même fortement dégradée depuis que le gouvernement égyptien, suite au déclenchement de l'épidémie de grippe porcine, a décidé de faire abattre tous les porcs appartenant aux Coptes (Chrétiens) du Caire. Ces animaux contribuaient auparavant à l'élimination d'une partie des déchets de la ville. Quant aux déchets effectivement collectés, ils sont incinérés à ciel ouvert, contribuant là encore à dégrader la qualité de l'air et participant au réchauffement climatique. Arrêtons nous là pour ce tableau assez peu reluisant. Le plan d'action national pour l'environnement (PANE) établi par le gouvernement égyptien a pour but de contrecarrer cette situation, et par là même de limiter les émissions de GES. Seulement l'effort financier consenti par les autorités n'est pas à la hauteur des enjeux, d'autant plus que l'explosion démographique que connaissent l'Egypte et le Caire rend la tâche chaque jour plus difficile.


Cet exemple de l'Egypte montre à quel point les questions environnementales sont centrales pour les pays en voie de développement, car de par sa géographie et son climat, l'Egypte est aux premières loges concernant le danger que représente le réchauffement de la planète. Seulement, comme beaucoup de PED, l'Egypte doit faire face à une situation économique, sanitaire et sociale qui concentre toute l'attention de la population. L'environnement passe alors au second plan, alors qu'il est justement au coeur du problème et des solutions pour l'avenir. C'est pourquoi il nous semble que, bien plus que des engagements de la part des pays développés sur une limitation de leurs émissions de GES (limitation qui est de toute façon comprise dans ces pays, et qui sera au final acceptée si nos hommes politiques remplissent leurs rôles), c'est le soutien aux PED dans ce combat qui sera l'enjeu principal de Copenhague. Certaines propositions ont déjà été faites au Parlement Européen, comme celle de créer une "taxe Tobin verte" (sur les flux financiers) pour financer le développement des énergies renouvelables dans les PED, en plus de l'aide de développement dite classique, qui doit continuer de soutenir ces pays.

C'est en effet par un plus grand soutien financier et technique que les pays en développement pourront relever le défi énergétique et climatique qui se pose à eux comme à nous.

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