Dans ce pays, la grande majorité des habitations est équipée d’un chauffe-eau solaire. L’aspect esthétique pourrait être à revoir dans certains cas, cela dit l’efficacité est au rendez vous, à condition bien sûr de prendre sa douche en fin de journée. Ce sont des réflexes tout simples à acquérir ! La plupart de ces chauffe-eau utilisent la technique du thermosiphon : des panneaux solaires dans lesquels circule de l’eau, ou tout autre liquide caloporteur, relié à un ballon situé au dessus.
Résultat : l’eau des panneaux est chauffée par les capteurs et monte naturellement vers le ballon, sans mécanisme de pompage, grâce à la simple différence de températures. Ce système au fonctionnement simple (pas besoin d’électricité) et au coût réduit convient parfaitement aux régions ensoleillées. Sinon, une autre technique encore plus simple consiste à disposer des cuves noires en plein soleil ! Quand on vous parlait de bon sens….
Une région depuis toujours balayée par le vent….et c’est tant mieux !
A l’heure actuelle, la Turquie implante en masse des parcs éoliens le long de la mer Egée et sur la côte méditerranéenne au sud. Il faut dire que ces aires maritimes sont depuis toujours soumises à de forts vents, qui jadis déjà étaient utilisés pour produire de l’huile d’olive grâce à des moulins à vent. C’etait notamment le cas dans la presqu’île de Datça où certains moulins trônent encore aujourd’hui sur les collines. Sur l’île de Bozcaada, le troisième parc éolien du pays garantit aux habitants leur autonomie en matière d’électricité.
Beaucoup d’autres projets sont à l’étude dans la région, concernant de vastes parcs éoliens financés pour partie par des compagnies européennes (BP par exemple !) Cette évolution pose la question de la souveraineté énergétique de la Turquie, comme de beaucoup d’autres pays méditerranéens soumis à ce même processus. De même, il ne faut pas oublier que le développement des énergies renouvelables devrait se faire dans le cadre d’une réflexion globale sur la réduction de notre consommation énergétique. Cette dimension, ici comme à peu près partout ailleurs, n’est malheureusement pas prise en compte. Ce sont les dommages collatéraux de la très communicante ‘’croissance verte’’….
A Knidia, rien ne se perd, tout se transforme….
La ferme de Knidia, à Degirmenbükü (presqu’île de Datça), est aujourd’hui autonome en électricité puisque de toute façon non reliée au réseau électrique général !! 80 % de l’électricité sont produits grâce à deux panneaux photovoltaïques, les 20 % restants étant produits par une éolienne qui complète la production solaire.
Une petite batterie stocke l’énergie produite et suffit à satisfaire les besoins quotidiens de la ferme, qui il faut bien le dire, demeurent peu élevés (pas de données chiffrées car pas de compteur !). Ici, pas de four électrique, encore moins de grille-pain ou de sèche-cheveux !! L’essentiel de la cuisine est réalisé grâce à un four à bois, dans lequel Nuran fait cuire du pain tous les 5 jours, et à des réchauds utilisant également le bois (qui provient de la ferme, nous en savons quelques chose !!!).
L’eau est produite par une simple cuve disposée en plein soleil, donc pas de douche le matin, ou sinon bien froide !! La production de la ferme (olives, amandes, raisins, et légumes) est réalisée de manière biologique, sans engrais chimiques ni pesticides et en utilisant des procédés de rotation des terres. La transformation de cette production est assurée sur la ferme, de manière artisanale : huile d’olive, vin, mélasse. Même les balais utilisés parfois par Nuran proviennent des lauriers-fleurs qui poussent dans le jardin ! Rien ne se perd, tout se transforme…..
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